26 mars 2011

Free like the wind

Les cris d'enfants ont disparu, chassés par un silence bourdonnant. Il fait froid, il fait nuit. Les lumières sont allumées, jetant leur lumière blafarde sur le bitume de la cour de récréation. Même les fantômes semblent avoir fui ces éclairages agressifs. L'école est sans vie, sans couleur. Les arbres nus lancent vers les étoiles leurs doigts fins, comme dans un appel à l'aide, derrière leur enclos. Mais qui les entendrait de là-haut? Le décor frémit sous le souffle du vent qui vient rafraîchir davantage l'air.
Et pourtant... Il y a ces sacs par terre. Ces pulls jetés au sol. Les ombres s'étirent sur les dessins peints sur le goudron, loin, très loin, jusqu'au grillage, à l'autre bout de la cour. Elles virevoltent, bougent, se transforment. Et s'immobilisent. Pour repartir de plus belle. Les dents claquent, le corps frissonne, mais qu'importe, la peau, nue, s'offre à l'air de la nuit. Car dans ses veines, la vie bouillonne et réchauffe ses membres engourdis par le froid. Les rires se perdent dans le ciel, sans un nuage pour les retenir. Ils rejoignent les étoiles, côtoyant probablement les cris des arbres.

Elles dansent sous la lune, comme des enfants.