06 juin 2012

Chasing the sun

 'Good Morning England!' at Canterbury.
5/6/12 ©Loony



Le bout de mes chaussures commençait à prendre l'eau, à cause de l'herbe mouillée. Je rentrais chez moi, alors que le jour commençait à poindre. Mais ce n'était pas la faible lumière blafarde à laquelle j'avais le droit depuis quelques jours, mais une douce lueur qui venait réchauffer le ciel.

Une lumière rose et orange.
Le ciel en est rempli, comme dans une aquarelle dans laquelle les couleurs s'étendent et se mélangent voluptueusement. L'appareil photo quitte le cocon de mon sac pour rester greffé à ma main et rivé à mon œil. Nos pas nous portent jusqu'à la lisière du campus, là où les bâtiments sont couverts de fleurs. Il faut tourner sur la droite, et longer la route pour se retrouver sur un petit chemin entouré de champs. Au virage, un cri : "Il est là!". Mon cœur fait un bond. Loin derrière les lignes électriques, les vieux piquets en bois et les panneaux de signalisation, le soleil entame son ascension. La course est lancée, nous nous élançons, le pas léger mais écrasées par la peur d'en louper la moindre seconde. La lumière pourrait nous brûler les yeux, mais comme les papillons de nuit, elle nous attire irrémédiablement.
Courir, pour aller au plus près du soleil. Rire du ridicule de la situation. Jubiler d'assister à un tel spectacle. S'émouvoir encore et toujours, face au lever du jour, au point d'en avoir les larmes aux yeux et le cœur au bord des lèvres. Être heureux de vivre, et d'être suffisamment sensible pour pouvoir encore et toujours s'émerveiller des choses les plus simples.