12 février 2013

Orphans

L'inspiration ne dure jamais très longtemps. Soudaine, inattendue, éphémère, elle s'en trouve parfois insaisissable. Que de brouillons avortés, de mots gribouillés sans pouvoir pour autant en capturer la profondeur. La liste des titres jamais publiés est longue, et comme il est intrigant de se replonger dans ces mots qui ont désormais perdu leur sens. Que se passait-il dans ma vie au moment où je couchais ces lignes? Quel événement, quelle vision avaient déclenché l'envie d'écrire? Quelles émotions me poussaient à chercher les mots pour se libérer? L'inspiration se mêlait parfois à ce besoin irrépressible d'évacuer ce tourbillon, de le dompter en quelque sorte. Être dans l'illusion de contrôler quelque chose dans sa vie. Et des semaines, des mois voire des années plus tard, ils sont encore là. Les brouillons. Tellement nombreux qu'il est facile de s'y perdre. Ils ne trouveront probablement jamais les mots qui les compléteront, et attendent, inexorablement.