25 février 2011

I thought I could read him like an open book.


Lui. Le regarder, encore et encore... Je me disais qu'il n'était qu'un, perdu au milieu d'une foule d'autres. Pourtant, c'est sur lui que mes yeux se posaient. Inlassablement. Et un jour de pluie, saisie d'une inspiration nouvelle ou tout simplement par capitulation, je ne cherchai plus à résister. Cédant à l'attraction, l'objet des convoitises se retrouva à mes côtés. On avait toujours une vague idée de la chose vers laquelle on s'engageait alors, mais c'est peut-être mieux de ne jamais savoir précisément. C'est bien connu, on ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas ou l'on va...
Le tout début me surpris néanmoins : je ne m'attendais pas vraiment à ça. Surmontant l'appréhension première, je me laissais peu à peu entraîner. Il fallait le temps de s'habituer, de s'y familiariser. Puis le temps passant, je finissais par le deviner, reconnaître sa marque, ses habitudes et ses petites manies qui faisaient son caractère. Je me laissais prendre dans cette histoire, fascinante par moments, quasi-hypnotisante à d'autres. Il m'arrivait aussi de m'ennuyer, de souhaiter passer à autre chose mais le magnétisme doublé de la curiosité était trop fort, je voulais malgré tout voir comment le tout allait évoluer.
Parce que sans m'en rendre compte, je m'y étais attachée, et je me plaisais à imaginer le devenir de chacun. Hors du temps, hors de la réalité, qu'il était bon de s'abandonner un peu, laissant de côté les petits tracas du quotidien! Je n'avais qu'à oublier tout le reste pour reprendre ce monde que j'avais laissé en suspend.
Je savais pertinemment qu'il y aurait une fin à tout ça, que cette histoire ne pouvait s'étirer éternellement. Après tout, l'ennui ou la lassitude se seraient installés définitivement. Mais malgré cette certitude, je me laissais piéger à chaque fois : après la surprise sceptique du début, je me laissais agréablement surprendre par la suite. Et chaque fois, je me faisais un peu plus happée, sans pouvoir opposer la moindre résistance.
La fin approchait irrémédiablement. Je la voyais maintenant ; la distance qui me séparait d'elle se réduisait, parfois très lentement, parfois avec une incroyable célérité. Toujours le même paradoxe : plus je me laissais emporter, plus je la désirais, cette fin. Mais l'inconnu, le vide qui se trouvait au-delà, en valait-il vraiment la peine? Et comment se présentera-t-elle? Ces questions qui tournaient de plus en plus souvent autour de moi... Et voilà qu'un jour, qu'une heure, qu'une minute, j'y arrivai.
Alors je relus encore une fois la dernière ligne, refusant inconsciemment ce point final. Je refermai le roman, passant la main sur la couverture. En le rangeant, je me dis qu'un jour, je retomberai certainement dessus et me laisserai de nouveau tentée par le titre. Certaines choses qui m'avait alors échappées me permettraient alors de le redécouvrir d'un autre oeil... Qui sait?

"A good book has no ending."
Robert Dalziel Cumming
Un petit défi pour voir ce que je pouvais encore produire...